Psychologie de la dette

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76 % des répondants au Luxembourg ont contracté un prêt auprès d’une banque ou d’une institution financière par choix (contre 63 % pour tous les répondants en Europe).

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01/10/2020 | Communiqué
  • ING

Considérant le grand nombre d’options de paiement disponible à l’heure actuelle, il devient de plus en plus difficile de comprendre ce qui constitue une dette et ce qui ne l’est pas.

Les deux dernières enquêtes ING portent sur les comportements de gestion de la dette des résidents de 13 pays d’Europe. Un peu moins de 26 000 personnes ont répondu à des questions concernant leur attitude à l’égard de la dette, donnant ainsi une idée de la façon dont la sensibilisation à la dette et la gestion de l’argent ont évolué pendant la période d’incertitude imposée par la pandémie. Au Luxembourg, 526 et 506 personnes ont été interrogées au cours des deux enquêtes.

Quelles sont les options de paiement qui constituent réellement une dette ?

Certaines dettes ne sont pas facilement reconnaissables et les personnes interrogées ne définissent pas toujours une « dette » de la même manière. Le nombre et la variété des moyens de paiement s’intègrent à un système financier qui évolue rapidement. Les consommateurs disposent maintenant de nombreuses options différentes. Elles comprennent des moyens de paiement différé de type « achetez maintenant, payez plus tard », l’essai avant achat et l’achat à crédit sans intérêts. Chacune de ces options pourrait techniquement être considérée comme une dette. Si vous ratez un paiement, vous devrez régler des pénalités de retard. Toutefois, dans chaque cas, un résident luxembourgeois sur deux déclare qu’il n’aurait pas l’impression de contracter une dette en utilisant ce mode de paiement différé.

Au Luxembourg, on semble moins conscient du fait que certains types de paiements sont en fait des dettes. Un tiers des résidents luxembourgeois affirment qu’ils n’auraient pas l’impression de contracter une dette en choisissant un système de paiement d’« essai avant achat ».

Il existe un degré élevé d’incertitude dans les réponses des personnes qui répondent ne pas savoir si par exemple le paiement différé de type « achetez maintenant, payez plus tard » ou l’option de paiement d’« essai avant achat » constituent effectivement une dette. 

Toutefois, les paiements différés à la caisse ne sont qu’un des aspects de la dette. En mai 2020, nous avons demandé aux personnes interrogées d’établir un classement des formes de dette les plus traditionnelles. Prêts hypothécaires mis à part, les réponses qui sont revenues le plus souvent étaient : les prêts bancaires personnels / publics (52 %), le crédit vendeur (22 %), la dette étudiante (15 %), les découverts des comptes courants (14 %), les impayés mensuels des cartes de crédit (10 %) et les prêts contractés auprès d’amis ou de membres de la famille (7 %). Nous avons exclu la dette hypothécaire de nos questions.

Au Luxembourg, seuls 21 % des personnes ayant un prêt auprès d’une institution financière déclarent qu’elles n’avaient pas d’autre choix que de contracter cette dette, contre 33 % en Europe. 

Pour quelle raison avez-vous choisi de contracter ce type de dette?

Il est intéressant de noter que les personnes dont les revenus sont plus élevés sont davantage susceptibles de penser qu’elles disposent d’une plus grande marge discrétionnaire lorsqu’elles contractent une dette. Parmi ces ménages qui gagnent plus de 7 000 EUR par mois, 81 % des répondants européens déclarent avoir contracté un prêt auprès d’une institution reconnue par choix, alors que seuls 56 % des personnes dont les revenus se situent entre 500 EUR et 1 000 EUR affirment la même chose. 

L’attrait du paiement différé

D’après les recherches en science comportementale (voir l’article de Dan Ariely « Why don’t people manage debt better » (« Pourquoi les gens ne gèrent-ils pas mieux leurs dettes ») ici lorsque la dette ne provient pas d’un prêt bancaire, les gens semblent facilement se convaincre qu’il ne s’agit pas réellement d’une dette. Le paiement différé de type « achetez maintenant, payez plus tard » retarde le moment où on devra régler le paiement. Un biais cognitif nous conduit à sous-estimer la charge des dettes ce que nous devons. Quant au crédit vendeur, il n’est pas assorti d’un calendrier de remboursement (comme un prêt bancaire) et il est donc plus facile pour les gens de se mentir à eux-mêmes.

Une étude de Fe?idhlim McGowan, un doctorant du Trinity College à Dublin (voir l’étude ici) montre que les gens ont tendance à réaliser une estimation inexacte des coûts à long terme, en sous-estimant, par exemple, l’accumulation des coûts et en payant au final davantage pour un produit au fil du temps que ce qu’il aurait coûté en payant comptant. À titre d’exemple, deux options de forfaits téléphoniques sont comparées -- a) un téléphone « gratuit » avec des services (c’est-à-dire appels, SMS, données) pour 50 EUR par mois pendant deux ans (coût total de 1 200 EUR), ou b) payer 500 EUR pour le téléphone tout de suite et 20 EUR par mois pour deux années de services (coût total de 980 EUR).

La dette peut être utile

La dette peut être un outil utile dans la gestion des ménages. Toutefois, notre enquête suggère qu’elle a mauvaise réputation dans de nombreux cas, sans doute parce que certaines personnes estiment ne pas avoir le choix et qu’elles doivent s’endetter.

Reconnaître qu’un paiement est une dette constitue la première étape d’une bonne gestion de la dette. En effet, selon l’enquête, 38 % de la population luxembourgeoise déclare être à court d’argent entre les périodes de paie, et 38 % de la population totale déclare qu’une réduction de l’endettement leur permettrait de se sentir à l’aise sur le plan financier.

Il n’est pas étonnant de constater que le mode de gestion de la dette détermine si les personnes relèvent du groupe qui juge la dette utile, ou au contraire, du groupe qui la juge contraignante. Il est nécessaire d’avoir une vision claire du coût engendré par un paiement, du montant du paiement échu et des délais de paiement pour éviter de se voir imposer des pénalités de retard. La technologie peut aider à résister à la tentation de reporter indéfiniment les paiements et assurer que les remboursements ne soient pas oubliés. Au Luxembourg, 69 % des répondants déclarant ne pas avoir payé de facture en retard au cours des 12 derniers mois se sont acquittés de leurs dettes immédiatement, alors qu’ils auraient aient pu attendre.

Cliquer ici pour lire l'entièreté du communiqué de presse.

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